Nous sommes bien nombreux à nous plaindre quotidiennement des difficultés de la vie, sans jamais oser prendre les choses en mains pour changer la situation. Et parmi ceux qui agissent, peu sont vraiment persévérants. Face au premier obstacle, ils vont très vite abandonner ou prendre du temps pour réfléchir encore et encore, tout ça pour quoi ? Pour se protéger. Se protéger de quoi ? C’est ce que nous verrons dans les lignes qui vont suivre.
Comme nous l’avions déjà évoqué dans un précédent article, tout se joue dans la partie la plus ancienne de notre cerveau : le cerveau reptilien. C’est cette partie du cerveau qui gouverne toutes les régulations et fonctions vitales de notre corps (la respiration, le rythme cardiaque, la tension artérielle, la température du corps, le poids, le taux de sucre, etc.) ainsi que les besoins naturels (manger, dormir, boire, se reproduire, etc.) C’est ce même cerveau reptilien qui maintient notre respiration active lorsque nous dormons. C’est certainement lui aussi qui gère l’instinct de survie, car son boulot est de nous maintenir physiquement en vie à tout prix. Sa devise : « vivre ou survivre »
Et pour appliquer cette devise au quotidien, il a une technique infaillible : il nous présente tous les avantages et le confort du moment présent, lequel moment présent a bien plus de valeur qu’un hypothétique futur sans aucune garantie de réussite. Il va nous faire peur de façon subtile, en nous empêchant d’envisager d’éventuels changements dans notre environnement. Tout changement est ainsi perçu comme dangereux pour notre équilibre personnel, pour notre survie. Et ça marche !
Combien sommes-nous à avoir peur du changement ? Combien sommes-nous à nous contenter d’une situation connue (confortable ou non d’ailleurs) plutôt que d’envisager une aventure en terrain inconnu (peut-être plus intéressante) ? Combien sommes-nous à nous contenter de ce qui est bien pour nous alors que nous pourrions avoir mieux ? Nous allons parfois accepter de subir une situation inconfortable (travail qui ne nous plaît pas, époux violent, le surpoids, addictions, etc.) plutôt que de changer. C’est la faute à notre cerveau reptilien.
Vous savez quoi ? Depuis que je le sais, je suis beaucoup plus tolérant envers moi-même. Je procrastine sans aucun remord 😉 Je n’y suis pour rien. C’est la faute à mon cerveau reptilien.
Je prends plein de nouvelles résolutions que je ne tiens jamais, et tant pis, ce sera pour l’année prochaine. Je veux perdre les quelques kilos que j’ai en trop ? J’attends le 1er janvier pour commencer un régime. Et si finalement je n’ai pas réussi à le faire, j’ai encore le 1er janvier de l’année prochaine. Vous l’aurez compris, c’est mon cerveau qui s’y oppose catégoriquement, et je ne peux résister, c’est plus fort que moi.
Et pour m’aider à ne pas culpabiliser, il m’aide à trouver toutes les excuses possibles pour justifier mon manque d’engagement : « je ne suis pas prêt, ce n’est pas le moment, etc. » Bref, il est avec moi et me soutient jusqu’au bout !
Bon, je vais arrêter de me taper dessus et vous dire comment vous pouvez faire pour changer, car il existe bien évidemment un moyen de s’en sortir. Il faut pour cela user de tromperie : leurrer notre cerveau, sans quoi tout est voué à l’échec.
Ne pas y aller en frontal et de façon violente. Commencez par de tous petits engagements sans grandes conséquences :
- changer l’ordre dans lequel vous faîtes certaines choses,
- prenez un chemin différent pour aller au travail,
- partez un peu plus tôt à votre rendez-vous, ou un peu plus tard (heu…. Non! pas une bonne idée)
- commencez le repas par le dessert,
- faîtes les petits distances à pieds plutôt que de prendre la voiture,
- lisez un bouquin dans un domaine que vous ne connaissez pas,
- Bref, changez vos petites habitudes.
Au bout de quelques temps, vous aurez montré à votre cerveau reptilien qu’il n’y a rien à craindre. Il ne verra rien venir.Il va se retrouver aux commandes d’une personne qui fumait il y a encore un an, et qui ne fume plus aujourd’hui, sans savoir à quel moment le changement s’est opéré. C’est la base de tout changement, leurrer le cerveau reptilien par de toutes petites actions.
Après il y en a qui ont plus de courage que d’autres et qui y arrivent sans avoir peur de l’échec. Et là, il faut bien le reconnaître, nous ne sommes pas tous égaux face à la toute puissance de notre cerveau reptilien. Les courageux vont même jusqu’à considérer l’échec comme porteur de leçons. Ils se servent de l’échec pour envisager de nouvelles pistes et réajuster leur projet, alors que d’autres sont paralysés face au premier résultat insatisfaisant.
Pour finir, si vous envisagez de relever de grands défis demain et que vous faîtes partie de ceux qui ont un peu de mal, je ne peux que vous conseiller de commencer par de toutes petites actions sans grandes conséquences pour votre intégrité physique ou psychologique. Si cet article vous a parlé, vous pouvez par exemple le faire découvrir à votre entourage qui se reconnaîtra peut-être, et qui vous remerciera certainement de ce partage. Partager ce texte est une toute petite action sans conséquence pour votre équilibre personnel. Et si vous avez envie d’apporter des compléments en me suggérant d’autres techniques, vous êtres libres de me les soumettre, et je les partagerai à mon tour.
Merci et à bientôt pour de nouvelles aventures.